mardi 27 mai 2008

Couture et ballon de football

Comment fait-on le dernier point de couture sur un ballon de football ?
Les ballons standard utilisés par la FIFA sont cousus à la main au Pakistan. L’association canadienne de commerce équitable à but non lucratif Fair Kick Soccer commercialise ce type de ballons. Un ballon standard de taille 5 comporte 690 points de couture.

Pour fabriquer un ballon, les pièce pentagonale (à 5 côtés) de cuir artificiel polyuréthane sont cousues les unes aux autres, constituant ainsi petit à petit la sphère du ballon. Les derniers points de couture sont faits « en aveugle », en se servant d’une paire de longs tire-aiguilles pour passer entre les points déjà cousus, ce qui est impossible à réaliser à la main. Lors de cette opération délicate, il faut veiller à ne pas percer la vessie en butyle remplie d’air placée à l’intérieur du ballon.
TransFair, le ballon gagnant pour tous

En 90 minutes, le match est joué ! Pourtant, la fabrication d’un ballon de foot dure plus longtemps : 32 hexagones et 20 pentagones doivent être assemblés au moyen de 18 mètres de fil synthétique et de 650 points de couture, percés à la main dans l’épaisseur du matériel formé de plusieurs couches.

Sialkot, une ville au nord du Pakistan

Une des principales activités de cette ville d’un demi million d’habitants est l’industrie des articles de sport. Près de 70% de tous les ballons de foot sont produits dans le district de Sialkot ; un événement comme la Coupe du monde peut faire passer la production annuelle à 40 millions de ballons. Les grandes marques sportives occidentales font produire ici leurs ballons sans trop se préoccuper des aspects sociaux de la fabrication.

Un travail adulte bien rémunéré doit remplacer le travail des enfants !

Les enfants de Sialkot n’ont pas beaucoup d’occasions de jouer au ballon car environ 20% de la population urbaine et 30% de la population rurale vivent en dessous du seuil de pauvreté. Au Pakistan, près de 3 millions d’enfants âgés de moins de 14 ans doivent donc travailler parce que leurs parents ne gagnent pas assez. Pour que la situation des enfants s’améliore, il faut que leurs parents, et donc les 40.000 couseurs et couseuses adultes, soient rémunérés correctement pour leur dur labeur.

L’assemblage des ballons de foot : un travail pénible

La confection d’un ballon de foot demande de la force et de l’adresse. L’assemblage des 20 hexagones et 12 pentagones se fait à l’aide de 650 points de couture et demande deux heures de travail à un ouvrier expérimenté. La rémunération se fait généralement à la pièce, la qualité du ballon étant prise en considération. Ce revenu ne suffit pas pour nourrir une famille de six ou sept personnes.
C’est ici qu’intervient le commerce équitable. Les producteurs de ballons, partenaires du commerce équitable, s’engagent à ne pas faire travailler les enfants et à regrouper les couseurs dans des centres soumis au contrôle de l’Organisation internationale du travail.
Avantages du commerce équitable pour les couseurs et les couseuses :

– Meilleure rémunération à la pièce ;
– financement d’un fonds pour microcrédits et appui de mesures sociales (amélioration des soins médicaux) ;
– éradication du travail des enfants, mesures en faveur de l’éducation et de la formation des jeunes ;
– création de centres de couture pour femmes (auxquelles les lois de l’islam défendent de travailler ensemble avec les hommes) ; entre 1998 et 2003, le nombre de ces centres est passé de 19 à 48.

Mesures concrètes

Grâce au commerce équitable, les couseuses et les couseurs peuvent devenir plus indépendants grâce à des microcrédits (de l’ordre de 500 euros). Des centaines de ces crédits ont déjà été octroyés et certains même remboursés. Khalid, un des couseurs, exploite maintenant un étal de fruits à proximité de la gare routière. Un autre travailleur, Muhammad Khali, dispose des moyens nécessaires pour irriguer son terrain, ce qui lui permet de nourrir ses vaches et ses buffles.
De plus, les règles établies par TransFair prévoient une amélioration des conditions de travail, une couverture sociale, des soins médicaux dans les centres de couture ; de plus, les ouvriers doivent avoir le droit de se syndiquer. FLO (Fairtrade Labelling Organizations International), qui réunit toutes les initiatives nationales TransFair/Max Havelaar, contrôle la mise en pratique de ces critères – il faut savoir qu’il s’agit d’acquis sociaux qui n’ont pas de tradition au Pakistan !

De plus, le ballon de foot TransFair est d’excellente qualité.


Qui donne le coup d’envoi au ballon TransFair ? Nous tous !